Victor Gautreau d’abord tisserand comme son père, s’orienta en 1860 vers la culture des roses et fit partie des quelques rosiéristes capables de créer des variétés commercialisables, à une époque où la passion des roses atteignit son âge d’or.
Il exerçait également la charge de trésorier de la Société des rosiéristes de la Brie. 110 rosiéristes faisaient partie de cette Société et Camille Bernardin, son président, contribua largement à l’essor des expositions de roses en France.
Une rose de Gautreau Père, présentée à l’exposition de Brie-Comte-Robert en 1865, fut particulièrement remarquée. Nommée "Camille Bernardin , en l’honneur du président de la Société, cette rose opulente, rouge vif à pétales liserés de blanc merveilleusement parfumée, connut une gloire méritée : la France, la Belgique, l’Angleterre célébrèrent cette beauté à de nombreuses reprises lors des expositions, très à la mode à cette époque.
Gautreau Père créa 24 roses de qualité, souvent primées ou classées. Ainsi ’Souvenir de Spa", considérée pendant longtemps comme l’une des 10 meilleures roses rouges en Allemagne ou "Vicomtesse de Vezins", élégante vêtue de velours rose, furent remarquées à de nombreuses expositions.
Gautreau Père fut décoré Chevalier de l’Ordre du Mérite Agricole à l’exposition de Brie en 1885. Il décéda deux ans plus tard. Ses deux fils lui dédièrent sa dernière création sous le nom de "Souvenir de Victor Gautreau Père" qui obtint une médaille d’argent à Troyes en 1887.
Après 1910, les roses de Gautreau Père ne furent plus commercialisées. Les roses d’expositions n’étaient plus à la mode. Cinq d’entres elles ont pourtant survécu jusqu’à nos jours, dont “Camille Bernardin”, isolées mais soignées dans les deux plus vieilles roseraies d’Europe.